Dans le sillage du colloque des jeunes chercheurs européens, organisé en partenariat avec le CEFC (voir http://www.cefc.com.hk/rubrique.php?id=138), le CFC poursuit son activité de promotion des jeunes chercheurs.
Le samedi 17 novembre 2012, s’est tenue à l’université Tsinghua, une nouvelle journée d’étude destinée à renforcer les liens entre jeunes chercheurs français et chinois.
Retour sur une journée riche en débats.
Les générations en question :
La question des générations touche particulièrement la société chinoise. Qu’il s’agisse de la génération des « jeunes instruits » qui accèdent aujourd’hui aux plus hautes fonctions de direction, ou celle de la « génération 80 », la question des générations devient incontournable dans l’étude de la Chine contemporaine.
Afin de mieux cerner les études et les concepts liés à cette question des générations, la session du matin a été intitulée « La génération 80 : de qui s’agit donc t-il ? ».
La nouvelle génération de travailleurs migrants
Wang Jianhua, doctorant du département de sociologie de l’université de Tsinghua est ainsi intervenu pendant une heure et demie. Il a présenté son étude prenant pour objet les travailleurs migrants.
Basée sur une recherche effectuée en observation participante dans plusieurs usines du Guangdong, l’intervention de Wang Jianhua consistait à comparer les caractéristiques sociales des anciennes et nouvelles générations d’ouvriers migrants, du point de vue du niveau scolaire, du rapport à l’emploi, des loisirs et des consommations.
Comme dans l’article publié dans la revue Caixin en septembre 2012, il nous a dressé le portrait d’une nouvelle génération, mieux dotée en capital scolaire, n’ayant jamais travaillé la terre et désireuse de faire carrière en ville.
Cette présentation a été ponctuée par une heure d’échanges riches et passionnés entre chercheurs de toutes les générations.
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Aurore Merle, chercheuse eu CEFC et professeur au département de sociologie de Tsinghua
et Jean-Philippe Béja, professeur invité à l’Académie des Sciences Sociales de Chine et professeur à SciencePo. Paris
La figure de l’intellectuel en France et en Chine
La seconde session visait à interroger les points de vues et les trajectoires biographiques d’intellectuels de la Chine contemporaine et d’intellectuels français du siècle des Lumières.
Xu Qianjin, doctorant du département d’histoire de l’université de Pékin et auteur d’une thèse consacrée à Jean-Jacques Rousseau s’est prêté au jeu de cette difficile mise en perspective historique.
Débats autour d’un film sur les galères des diplômés de l’université
La dernière activité de la journée a consisté à croiser nos regards sur le film dédié au « peuple fourmi », nom donné aux diplômés d’université prolétarisés. Mmes Cui Weiping, professeur à l’institut du cinéma et Guo Yuhua, professeur au département de sociologie de l’université de Tsinghua étaient invitées à donner leurs commentaires.
Ceux-ci ont ensuite donné lieu à un débat animé sur les inégalités sociales croissantes auxquelles sont soumis les jeunes Chinois d’aujourd’hui.